Des performances savoureuses se démarquent dans Hammy 'School for Lies'

La production de la Constellation Theatre Company de « The School for Lies » de David Ives tend souvent vers le hammy, mais son humour de canapé est à savourer.

C’est parce que l’acteur Matthew Pauli apporte une impasse hilarante au rôle de Dubois, le serviteur étouffant chargé de faire passer des hors-d’œuvre dans un salon parisien à la mode du XVIIe siècle. Les mondains livrent ici des batailles d’esprit et de manières, gesticulant avec tant d’animation qu’ils envoient souvent des apéritifs voler. En réaction à ces mésaventures, l’air patient et l’expression de pierre de Dubois n’ont pas de prix.

La performance illustre un principe d’action moins c’est plus que certains autres interprètes de la mise en scène de la réalisatrice Allison Arkell Stockman devraient imiter. Il y a une exubérance attrayante dans la série, mais le physique occupé de plusieurs membres de la distribution et leur tendance à agresser sont synonymes d’efforts. Une approche plus sobre pourrait mieux compléter les couplets de rimes piquantes de la comédie d’Ives, inspirées par « Le Misanthrope » de Molière en 1666.

Heureusement, Natalie Cutcher est formidable dans le rôle de la jeune veuve Célimène – arch et vive, mais subtile quand il le faut. Au salon qu’elle tient, Célimène bavarde et joue avec plusieurs prétendants affectueux, qui apprécient son talent de méchante moqueuse. Mais lorsqu’un brusque cynique nommé Frank (Drew Kopas) se présente, Célimène réalise que son temps coquette est révolu.

Kopas, qui évite sagement le jambon, fait de Frank une présence vive et éloquente, bien que plus de dureté dans les scènes initiales de la pièce puisse aider son personnage à se démarquer des ninnies joyeuses du salon. Le contraste est, après tout, un point de l’intrigue qui est la clé de « School for Lies », l’une des nombreuses réinventions de pièces historiques françaises qu’Ives a faites. (Shakespeare Theatre Company a mis en scène « School for Lies » en 2017.)

Dans le deuxième tour le plus drôle de la production (après Pauli), Ryan Sellers apporte du flair et un timing comique expert à Acaste, un riche noble qui admet joyeusement sa propre stupidité.

Pendant ce temps, querelles, rivalités et autres complications enchevêtrent les habitués du salon Oronte (Jacob Yeh), Philinte (Dylan Arredondo) et Eliante (Ría Simpkins). Les acteurs incarnant ces personnages contribuent à l’agression problématique de la série, bien que Simpkins le fasse au moins drôlement, comme lorsqu’elle flirte ou pleure derrière son fan. Jamil Joseph se penche sur la prétention du courtisan Clitandre.

L’incarnation par Gwen Grastorf de l’intrigant goody-goody Arsinoë est un peu scénique, mais le personnage est toujours un bon repoussoir pour l’esprit vif Célimène. Dans l’une des délicieuses comptines de la pièce, la veuve se moque de la présomption et du terrible coiffeur d’Arsinoë (un chignon aux boucles vernies).

« Vous vous moquez de mon apparence comme un harridan bas? » Arsinoë râle.

« Nos natures, nous ne pouvons pas changer. Nos cheveux, on peut », rétorque Célimène.

Le créateur de costumes Frank Labovitz ajoute du piquant avec une tenue flashy qui manifeste la superficialité des personnages : Acaste arbore un costume à imprimé léopard et gilet violet scintillant. L’ensemble de salon de Sarah Reed, avec ses murs à motifs d’oiseaux et son lustre en plumes, est également très amusant à regarder, d’autant plus lorsqu’il est parsemé de canapés.

L’école du mensonge, de David Ives, inspiré du « Misanthrope » de Molière. Réalisé par Allison Arkell Stockman; éclairage, Brittany Shemuga; son, Cresent R. Haynes; accessoires, Andrew Michael Reilly; réalisateur d’intimité et de combat, Jordan Stanford. Environ 100 minutes. Billets : 20-45 $. Jusqu’au 28 mai à Source, 1835 14th St. NW. constellationtheatre.org.